Rachel Hautot

Biographie

Lucy Rachel Ludivine Hautot, née à Fermanville le 20 septembre 1882 et morte à Tunis le 29 décembre 1935, est une sculptrice de la Manche.

Fille de Jules Hyacinthe Hautot (1850-1920), contrôleur des Postes à Paris, né à Fermanville, et de Ludivine Dupuis (1857-1889), née à Fermanville, Rachel Hautot est placée à cinq ans, après la mort de sa mère, en pension chez les sœurs de la Bucaille à Cherbourg, où sa tante est religieuse.

Entrée en 1906 à l'École des beaux-arts de Paris, elle suit pendant six ans les cours du sculpteur Marqueste, grâce à une bourse du Conseil général de la Manche. En 1912, elle reçoit le prix Chevavart pour La Mélancolie, nu féminin qu'elle expose au Salon des artistes français. Grâce à une bourse d'étude de la Société coloniale des artistes français, elle séjourne en Tunisie, en novembre et décembre 1912, et en ramène des travaux qu'elle expose au Salon des Orientalistes en 1913, et est récompensée la même année par l'Académie des beaux-arts.

Elle s'installe ensuite définitivement à Tunis (Tunisie). Elle habite dans « une maison arabe, rue Sidi-Abdesselem, à la limite de Milletville et de la ville indignée ». Elle conserve néanmoins un atelier à Paris et des liens forts avec le Cotentin. Elle enseigne la sculpture au lycée Carnot de Tunis à partir de 1920, et le gouvernement tunisien la décore du Nichan Iftikhar. Elle honore des commandes tunisiennes, tel que les bustes des présidents Fabry et Berge pour le palais de justice de la capitale, le monument aux morts musulmans de la Grande guerre, et le fronton de l’immeuble des Douanes. En France, sa présence à l'exposition au Grand Palais de 1919 et au Salon des artistes français de 1920 avec Le Vieil arabe et La Bédouine et ses deux enfants, sa nomination en tant qu'officier d'académie en 1922, sa médaille d'or à l'Exposition nationale coloniale de Marseille (Bouches-du-Rhône) la même année, confirme sa reconnaissance. La Tunisie et ses habitants inspirent nombre de ses œuvres.

Dans le Cotentin, elle est retenue pour réaliser le monument aux morts d'Équeurdreville, projet finalement abandonné par les autorités, avant d'être confié à Émilie Rolez.

Le 29 décembre 1935, on la retrouve assassinée dans son atelier de Tunis. Trois voisins dont le comportement a paru suspect sont arrêtés. Mais son meurtrier n'a jamais été identifié.

Sources