A marée basse

Texte

La mer a déserté le sable du rivage,
Découvrant tour à tour chaque pan de rocher ;
Marettes et ruisseaux tarissent sur la plage,
L'eau meurt, le vent se tait, c'est l'instant de pêcher.

La chaîne des rochers grossit et se prolonge,
Dresse parfois des rocs pareils à des cromlechs,
Et parfois s'aplanit, se déroule et s'allonge
Sous ‘amoncellement frissonnant des varechs.

Grandes algues, fucus, corallines menues,
Lichens aux longs cheveux rouges ou violets,
De leurs tons si divers parant les roches nues,
Ravivent au soleil leurs multiples reflets.

Pêcheuses et pêcheurs, mouvant fourmilière
Qui s'agite parmi les rochers en tous sens,
Suivant activement leur pêche familière,
Capturent sous les rocs le congre frémissant.

Ils arrachent le crabe enfoncé dans la pierre,
En fouillant de leurs mains tous les crans du rocher,
Retirent le homard tapi dans sa tanière,
Avec un long bâton muni d'un fort crochet.

Auteur

Eléonor Daubrée

Ouvrage

Les Fleurs de mon Pays

Année

1912

Source

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